Le projet :
Le groupe Comme John a fait appel à Hmwk. pour la réalisation de leur clip « Partons demain ». Lors de la création artistique, Blanche et Lala ont convenu que certaines scènes seraient tournées en studio et d’autres ailleurs. « Partons demain » est le premier clip de leur album « Illusion », une idée que nous avons reprise en faisant des illusions visuelles.
Les idées directrices :
L’idée était de créer des effets un peu boomerang, avec l’utilisation du cinémagraphe, qui symbolisaient le fait d’attendre. Il y a également des effets de boucles en rapport avec les paroles de la musique. On a également joué sur différents objets comme l’horloge, le métronome, les lieux ou situations qui évoquent le conflit amoureux. Il y a l’idée du départ en rapport direct avec le titre du morceau « Partons demain » mais également l’idée de l’attente de quelqu’un ou quelque chose. C’est un clip minimaliste, avec beaucoup de plans fixes et un peu de mouvement à la fin qui symbolise une sorte de libération. Une idée que l’on retrouve avec les habits portés par les protagonistes : plutôt unis au début et à la fin plus bariolés pour suggérer le coté libérateur.
Le tournage :
Le tournage s’est étalé sur 5 jours en fonction de la disponibilité des lieux.
Nous avons donc tourné sur un terrain de squash à H Park pour utiliser les lignes au sol qui fonctionnaient comme des cases avec un cadrage un peu en isométrie.
Nous sommes également partis tourner à la Fac dentaire de Clermont Ferrand pour réaliser les plans dans l’escalier servant à créer cet effet de boucle. Dans ces scènes on retrouve également la mallette présente dans la voiture à la fin. Nous avons utilisé les motifs muraux en forme de boules sur le bâtiment afin de pouvoir créer un effet en postproduction : faire bouger les ombres des boules pour donner un effet coucher de soleil. C’est également là-bas que nous avons réalisé les plans où elles sont face à face mais à distance, avec un qui reprenait les couleurs du piano. Dans le rendu final vous pouvez voir qu’elles sont toutes les deux nettes, comme un effet demie bonnette fréquemment utilisé dans les films de Tarantino.
Nous avons également tourné dans l’appartement d’une des deux artistes pour filmer des plans insert avec un métronome, des mouchoirs et les plans où elle écrit une lettre ou les paroles de la chanson. Dans le clip on voit qu’elle écrit puis qu’elle revient en arrière, ce qui symbolise l’impossibilité d’écrire. Nous avons également utilisé le motif floral au mur à profit car il reprend les motifs floraux présents tout au long du clip. Les fleurs du début dans l’appartement sont les mêmes que celles qu’une des filles jettent car elles sont fanées. On a encore cette idée du temps qui passe. Les couleurs des fleurs ont été choisis précautionneusement : orange et violet. Le orange suggère le fait d’être prêt à faire quelque chose, d’être en alerte et le violet symbolise l’aversion, le fait de ne pas aimer attendre dans ce cas-ci. C’est également dans cet appartement que nous avons réalisé l’un des plans les plus complexes : celui avec un livre qui a une page qui tourne en continu ainsi qu’une horloge qui reste bloquer à « minuit moins une ». Nous avons tourné ce plan 3 fois en isolant à chaque fois un élément (le livre, les filles et l’horloge).
Le tournage (suite) :
Les plans de la voiture ont été tournés sur un parking, ils sont un peu à part et illustrent le « pont » du morceau. Ici encore nous avons joué avec des effets de reflets dans les rétroviseurs, c’est à ce moment-là que les deux protagonistes sont enfin toutes les deux et sont prêtes à partir, sous-entendu à ne plus attendre.
Nous nous sommes rendus dans un studio de 13h à 17h, afin de tourner les plans insert du clip. Nous avons donc utilisé un fond blanc et une petite table blanche dans un premier temps pour filmer les plans avec le téléphone jaune. Puis nous avons mis en place des projecteurs avec des filtres de couleur pour donner une certaine ambiance aux plans « miroir ». Durant celles-ci, nous avons tourné 2 shots qu’on a mis l’un dans l’autre avec un miroir cassé. Puis nous avons tourné les scènes avec les parapluies et la pluie de paillettes. C’était toute une mise en œuvre, Blanche et Lala perchés sur des escabeaux, hors cadre. Nous avons passé un bon moment sur ces plans là et avons tapissé le studio de paillettes (un vrai plaisir à nettoyer par la suite !). Les parapluies sont un hommage aux demoiselles de Rochefort et aux parapluies de Cherbourg avec le rose et le jaune. Puis vint le temps de faire la photo de fin de tournage, nous avons passé un agréable avec Comme John, ces deux chanteuses ont animé l’après-midi avec leur bonne humeur et leur humour !
