Même si on peut penser que le montage n’existe que dans l’image, le montage son est pourtant long et tout aussi important pour votre film. Ici, on va se concentrer principalement sur le montage et le traitement du son dans le cinéma.
De la synchronisation au mixage son, le monteur son a du travail avant de rendre les pistes sonores prêtes à la diffusion !
C’EST QUOI UN MONTAGE SON ?
La synchronisation
Au cinéma le plus souvent le son est pris séparément de la caméra. Que ce soit pour des raisons techniques ou pratiques. Cela veut dire que le monteur son se retrouvera avec des dizaines de fichiers son. Une fois que le monteur a choisi les prises qu’il utilisera, le monteur son peut alors s’occuper de la synchronisation des fichiers son avec les fichiers vidéos correspondants.
Pour cela il va devoir regarder le début des rushs et notamment ce qui est marqué sur le clap. Le nom du fichier son y est noté. Une fois qu’il a le bon fichier il ne reste qu’à le synchroniser avec le fichier vidéo. Pour ce faire, on utilise encore le fameux clap. En effet, la caméra enregistre aussi du son et le fait de faire un clap permet de faire sur toutes les pistes son une marque. Cette dernière est la référence pour la synchronisation. On peut mettre les deux marques l’unes à côté de l’autre manuellement mais il existe dans les logiciels comme Première Pro une synchronisation automatique. (Ce qui fait gagner un temps fou.)
Un montage vertical
Maintenant que les fichiers sont synchronisés, on peut commencer le montage son. Il faut savoir que le son se monte verticalement. C’est-à-dire que le son se superpose contrairement à l’image qui ne se superpose que très rarement.
Il y a trois grandes pistes sonores au cinéma. La première est celle des dialogues. Où est mis le son pris par la perche quand les acteurs parlent. La seconde est celle de l’ambiance, une prise de son avec des bruitages, le son ambiant et enfin, la piste des musiques.
Le son se monte verticalement pour une raison simple : uniformiser. Le son est essentiel dans le cinéma. Un mauvais traitement du son va sortir le spectateur de la vidéo. On voit aussi l’importance et l’influence du son dans les films d’horreur par exemple, où il fait « tout le travail ». La raison est simple : on peut échapper à l’image, mais on ne peut pas échapper au son.
LES RACCORDS DANS LE MONTAGE SON
Le “J-cutting” et le “L-cutting”
Les raccords au son sont importants car il faut que le film reste fluide malgré les différents plans et séquences. Pour cela, il existe une méthode utilisée quasiment tout le temps : le « J – cutting » et le « L – cutting ». Mais c’est quoi ?
Le « J – cutting » c’est le fait de faire commencer le son du plan suivant sur la fin du plan actuel. Par exemple on montre un bâtiment et on commence à entendre un dialogue qui se poursuit dans le plan suivant ou l’on voit deux personnes parler.
Le « L – cutting » c’est l’inverse, faire continuer le son du plan actuel sur le plan suivant. Montrer un homme qui parle d’une banque puis continuer les explications pendant que l’on montre la dite banque.
Ces techniques sont plus ou moins reconnaissables mais pratiquement toujours utilisées pour rendre plus fluide et dynamique le montage son final.
Empathique ou an-empathique : de quoi on parle ?!
Le son est bien plus complexe qu’il en a l’air. Dans le cinéma le son peut avoir différents rôles. Principalement un son va être empathique ou an-empathique.
Un son empathique est un son qui utilise l’empathie c’est-à-dire qu’il est dans la même veine que ce qui est raconté par l’image. Par exemple, si l’image montre un personnage mourir, un son empathique sera une musique triste et si une image montre un personnage accomplir un acte héroïque, la musique sera héroïque elle aussi.
Un son an-empathique c’est l’inverse, c’est un son opposé au sens de l’image. Par exemple, une image montre une scène de combat et le son est une musique dansante, heureuse. Cette technique est aussi utilisée car elle fonctionne très bien pour accentuer une image par exemple ou pour créer une situation comique.
LA SIGNIFICATION DU SON
Où est le son ?
La source du son peut venir de plusieurs « endroits ». Sa source peut être dans le champ, alors le son sera « in » c’est-à-dire que les personnages peuvent l’entendre et que sa source est par exemple une radio, un téléphone…
Le son peut aussi être « hors champ » et « in » quand la source est en dehors du cadre, par exemple, une explosion qui se passe dans un autre bâtiment mais que les personnages peuvent entendre.
Le son peut avoir sa source en « off » c’est-à-dire que les personnages ne l’entendent pas comme une musique par exemple.
En bref, le son peut être intra–diégétique ou extra–diégétique. Dans le premiers cas il est dans la diégèse (dans l’histoire) et dans l’autre, non.
Aussi, on peut ajouter des sons à effets « cirque », qui sont des amplifications des sons existants pour venir marquer un coup par exemple.
Et la musique alors ?
La musique fait intégralement partie de la vidéo ou du film que vous faites. Qu’elle soit comme dit plus haut empathique ou non, elle vient appuyer votre film. Cependant, attention à ne pas en abuser, quelques fois l’absence de musique est beaucoup plus parlant que la présence de celle-ci.
La musique peut être faite pour le film dans le cadre d’une bande originale ou déjà existante avant votre film. Dans tous les cas, attention aux droits d’auteur. Une musique utilisée dans un film doit être libre de droits ou du moins autorisée par le détenteur de ceux-ci.
Une fois que le son est monté, il peut passer à l’étape suivante ; le mixage son. Une autre phase qui demande un article spécifique.
