Le maquillage de tournage, n’est pas réalisé de la même manière qu’en photographie. Là, on travaille un personnage. En accord avec les choix du réalisateur, le maquilleur utilise plusieurs techniques pour apporter tous les éléments qui peaufineront ce personnage.
Les ombres et les lumières
La majeur partie du maquillage de tournage consiste à travailler les ombres et les lumières. Pour sublimer une personne (maquillage beauté), on va alors illuminer le teint et notamment les yeux : une ligne de sourcils nette et un fard qui réfléchit la lumière.
Pour le teint, on illumine notamment sous les yeux, autour du nez et de la bouche. Il doit être réalisé avec précision, et ne doit pas être « plâtreux ». De manière générale, il faut donc utiliser des textures fines et légères. Il ne doit également jamais briller mais rester éclatant, afin d’accrocher la lumière tout en restant mate. En effet, la matité permet d’éviter les reflets sur un visage, et les zones de « blancs cramés » (des blancs surexposés, criards).
À l’époque du cinéma en noir et blanc, les actrices étaient recouvertes de poudre blanche, pour accrocher la lumière sans briller et flouter chaque imperfection. Aujourd’hui, avec les nouvelles résolutions de caméra, il n’est plus nécéssaire d’avoir un teint de lait mais le principe reste le même.
Faire passer des émotions
Dans le maquillage de tournage, le plus important c’est de faire passer des émotions et faire ressortir des états. Pour rendre une personne fatiguée, on ombre les zones que l’on illuminait dans le maquillage beauté. Soit, les cernes, le dessous des yeux et le bas du visage.
Il faut également s’adapter au scénario pour donner un rendu le plus réaliste possible. Une femme au réveil ne doit pas avoir l’air maquillée, dans les scènes historiques, on ne doit pas voir apparaitre du gloss ou du mascara, et les personnages badass n’ont pas de petites joues roses.
Ces petits détails sont très importants car si ils sont mal gérés, ils peuvent déranger le spectateur et le détourner de l’histoire ou de l’information principale. Le travail du maquilleur ne doit pas se remarquer.
Pour les effets “no-makeup”, un rouge à lèvres tapoté au doigt donnera un rendu plus naturel. Pour le mascara, on triche et on utilise un mascara transparent, qui relèvera le regard sans le charger.
Le maquillage FX
Le maquillage de tournage Fx ou effets spéciaux permet de créer des personnages à part entière ou marquer un(e) acteur(trice).
Avec des moules, des prothèses et des empreintes, le maquilleur fx réalise des plus petits éléments (hématomes, cicatrices) aux plus impressionnants (dents, créatures, blessures ouvertes). L’objectif c’est de faire le meilleur rendu possible à l’image. Quelque soit la méthode, le rendu doit paraitre réaliste (même pour un effet surnaturel), il ne doit pas déranger et doit être graphique.
Le maquilleur effets spéciaux utilise très souvent des prothèses, en latex, silicone ou gélatine, qu’il peut façonner à sa guise. Si une prothèse se pose sur le visage, il est nécessaire de faire un moule de la tête de l’acteur.
Le maquillage FX peut aussi être simplement du maquillage, sans prothèse, qui sera en quelques sortes « trompe l’oeil ». Il faut alors reproduire des textures et perspectives particulières avec précision.
Le maquillage fluorescent
C’est à la lumière d’une lampe UV (lumière noire) que le maquillage fluorescent se révèle. Cette technique est souvent utilisée pour des rendus « boite de nuit » ou des ambiances festivals. Chez hmwk, nous avons expérimenté cette technique mais de façon plutôt poétique et traditionnelle.
Pour le tournage du clip Tu es partie de Simon Pelé, le maquilleuse Claire Leloup a, sur le modèle de ses croquis, recouvert de peinture fluo le corps du danseur Smail. À la lumière noire, on obtient alors un rendu à la fois fascinant et fantomatique.